La peau de Millau sous la Révolution par Georges Deruy

jeudi 8 septembre 2011
par  Martine Astor

Ateliers de la Société d’Etudes Millavoises

« Millau ville de la peau et du gant » est l’un des ateliers les plus actifs de la Société d’Etudes Millavoises. Il a pour but de collecter la mémoire des anciens gantiers et mégissiers : leurs souvenirs personnels, et donc, particulièrement, ce que l’histoire aura de la peine à retenir. Georges Deruy fait partie de l’équipe chargée de recueillir cette mémoire. Mais ce ne sont pas des tranches de vie qu’il nous livre aujourd’hui, c’est une des pages de son ouvrage qu’il a détachée pour le plus grand plaisir

D’après un extrait de « Millau et la Peau à travers les âges », histoire contée avec le regard du technicien et la curiosité gourmande du commentaire par Georges Deruy (parution prévue en octobre prochain).

La ganterie millavoise menacée de disparition

Artisan gantier d’après une estampe du XVIIème siècle.

Artisan gantier d’après une estampe du XVIIe siècle. On peut remarquer dans l’atelier, le petit matériel utilisé par le maître-gantier pour teindre lui-même la peau.

Le 14 juillet 1789, avec la prise de la Bastille, la révolution s’étend à tout le pays. L’abolition des privilèges aboutit à la confiscation des terres et des biens de nature féodale par le bon vouloir du roi Louis XVI et quelquefois à leur destruction par le peuple en colère. Par décision de l’Assemblée Constituante, le décret du 10 juin 1793 donne aux communes territoriales le pouvoir de partager les terres « par tête d’habitant domicilié, par lots égaux et tirage au sort. » Plus tard, on revient au partage par feu, c’est-à-dire par foyer.
De toute cette période, il résulte un grand désordre. Les armées révolutionnaires réquisitionnent les produits agricoles pour nourrir les hommes. Pour le peuple c’est la disette. La farine de froment et les céréales viennent à manquer, il n’y a plus de pain à manger. La commune de Millau prend un arrêté le 19 octobre 1793, en vendémiaire de l’an II, pour interdire de donner de l’avoine aux chevaux, mais surtout interdire l’usage de la farine de froment dans le tannage des peaux mégies, qui en consommait une grande quantité en mélange avec l’alun de roche. Cette délibération fut adoptée par le Directoire du District de la République française, une et indivisible. On estime la quantité de farine à 5000 kg par an pour la préparation des peaux mégies à Millau, qui s’élevait à cette époque à près de 20 000 douzaines. Un arrêté enjoignait aux municipalités d’envoyer immédiatement des commissaires pour contrôler l’application de cette interdiction et d’infliger des sanctions aux contrevenants.
Le glas avait sonné pour la préparation de la peau par les « blanchiers », appelés ainsi parce que le tannage alun-farine blanchissait la peau. On préférait dire « blancher » ou « blanché ». C’était plus élégant d’enlever la lettre i de « blanchier »... Ensuite, comme la peau d’agneau tannée portait le nom de mégis, venant du mot de vieux français « mégier » pour signifier soigner, on prit l’habitude de dire « mégissier ». Au XVe siècle, les mégissiers formaient une corporation qui s’érigea en confrérie en 1473 sous le patronage de St Claude.
Pour les gantiers, il n’y avait plus de peaux à couper. Le travail du gant était fini, sauf à utiliser quelques stocks encore disponibles, mais il fallut fermer boutique. Cette situation fatale pour la ganterie française ne fut que provisoire fort heureusement. Le temps de la famine s’éloigna après bien des privations. On en fut réduit à manger du pain préparé avec de la farine de glands, sous forme de galettes très dures, peu appétissantes, mais fort nourrissantes et accessibles aux plus pauvres car on pouvait ramasser les glands dans la forêt. Il existait un droit séculaire autorisant de prendre profit avec le bois mort et les glands dans les forêts domaniales et communales.
Ce droit de glandage est inscrit dans le code de l’administration des Eaux et Forêts, devenu O.N.F (Office National des Forêts). Sachant que, de nos jours, « glander » signifie dans le langage populaire « ne rien faire, prendre du bon temps » on est heureux qu’il soit permis de glander légalement... En tout cas, il faut rendre hommage au chêne cet arbre bienfaiteur qui nourrit, qui tanne les peaux épaisses avec le jus extrait de son écorce, qui nous permet de se chauffer et de fabriquer les plus beaux meubles.
On peut faire le même éloge pour le châtaignier que l’on appelait « l’arbre à pain » dans les campagnes où l’on se nourrissait de ses délicieuses castagnes. Le châtaignier, lui aussi, a une écorce qui donne un tanin très fort et colorant naturel. Le bois est imputrescible. Il était utilisé par les charpentiers de la marine pour construire l’ossature des navires. C’était le cas pour les gabares, grandes embarcations de la Dordogne, pays d’abondance pour la châtaigneraie. Les mêmes charpentiers utilisaient cette construction incurvée pour en faire la charpente d’une toiture importante. On a l’exemple de l’abbaye de Brantôme près de Périgueux. Ce monastère, fondé par Charlemagne a été construit entre XI 1e et XIII 1siècles. La toiture centrale est soutenue par une charpente incurvée de 100 m de long sur 30 m de largeur. Depuis près de 800 ans cette construction n’a pas bougé d’un centimètre. De plus, l’odeur et la structure de ce bois éloigne les insectes et arrête les termites. On ne trouvera jamais de toiles d’araignées sous une toiture portée par une charpente en châtaignier.
• En 1836, une enquête de Camille Toulouse signale une production de 60 000 douzaines de gants. On compte 70 ateliers de ganterie qui occupent 1500 ouvriers pour la coupe et 6000 personnes pour la couture, en ville et dans la région. Il y a 10 450 habitants à Millau d’après le recensement officiel. La pénurie de main-d’œuvre féminine est importante car on ne disposait pas encore de machines à coudre. Tout était fait à la main. Les patrons s’organisent pour recruter des femmes responsables de la couture à domicile. On les appelle « entrepreneuses ». Elles distribuent le travail en dehors de Millau. De Sévérac-le-Château à Nant, Saint-Affrique, jusqu’à Pézenas dans l’Hérault. Ces entrepreneuses, très entreprenantes, sont responsables devant le patron, de la qualité, de la quantité et de payer le travail.
Saint-Rome-de-Tarn était le fief de la maison Buscarlet fondée en 1847, qui était l’usine de ganterie la plus importante de Millau. Au moment de la couture en « piqué-anglais », il y avait à Saint-Rome 30 à 35 personnes qui travaillaient à domicile pour Buscarlet et dans un atelier de couture dirigé par Lucien Aldebert, un salarié de l’usine de Millau (réf. Maurice Labbé). Michel Caylus assuma la responsabilité de directeur commercial chez Buscarlet Frères à partir de 1969 jusqu’en juin 1991 à son départ à la retraite, après avoir débuté dans cette usine comme apprenti coupeur-gantier. Un bel exemple de la promotion que l’on pouvait accomplir dans les métiers de la peau et du gant à condition d’avoir les qualités requises et surtout une formidable volonté de réussir.
La machine à coudre fit son apparition vers 1850 grâce à l’invention de l’américain Howe. Cette machine fut adaptée pour la couture du gant, d’où son nom de piqué anglais qui logiquement aurait du s’appeler « américain ». Une bonne ouvrière en « piqué-anglais » peut coudre jusqu’à 15 paires de gants par jour c’est-à-dire 15 mains droites et 15 mains gauches, soit 30 gants, sur une machine à pédale d’autrefois. Avec un moteur on peut piquer jusqu’à 20 paires. Pour en revenir à la société Buscarlet dont le siège était à Paris sur le boulevard de Sébastopol, il faut préciser que vers les années 1985, l’usine de Millau cessa la fabrication de gants pour continuer de développer seulement l’activité mégisserie.
• En 1936, un siècle plus tard, on vient de sortir de la grève des gantiers qui à duré 5 mois, du 21 décembre 1934 au 12 mai 1935. Cette grève a lieu sur fond de crack boursier, suivi de la faillite de la banque Villa en juin 1934, qui ne peut assurer la paye dans les usines.
La ganterie prend un nouvel essor. Il y a 4000 personnes qui travaillent à la confection des gants, avec une production de 180 000 douzaines. La modernisation est passée par là... La production de gants est deux fois supérieure avec 4000 emplois à celle 1836 avec 7500 personnes employées.
Le recensement de 1936 indique une population de 16 437 personnes. De nos jours, la ville de Millau compte près de 21 000 habitants.

La peau de Millau sous la Révolution

Inscription sépulture Marie Peyre (coll. Deruy)

Charles Vaissière de Saint-Martin Valogne, un révolutionnaire oublié...
Conseil des Cinq-Cents : corps législatif sous le Directoire en 1795, An II
Inscription sépulture Marie Peyre, en hommage à l’ancien député-maire de Millau.
(Photo G.D. cimetière de Millau, collection Deruy)

LES GANTS, LA PEAU ET LE ROQUEFORT

En marchant vers l’exécution du roi, le 21 janvier 1793, les révolutionnaires chantaient le fameux « Ah ! ça ira, ça ira ! Les aristocrates à la lanterne... ». Les sans-culottes millavois n’ont pas pendu les patrons de Millau qui étaient plutôt des gens du peuple. Mais à Roquefort il y avait des aristocrates, les rois du fromage. Les textes de loi monarchiques ont été abrogés par la Convention et la proclamation de la République, le 22 septembre 1792, mais pour les propriétaires des Caves, les privilèges continuent. Heureusement, personne n’a été pendu, car la richesse de Roquefort a contribué à celle de Millau.
En 1789, la production de fromage est de 250 tonnes. En 1850, la production atteint 1400 tonnes (statistiques de Roquefort données par Henri Pourrat, auteur de L’aventure de Roquefort, édité en 1955 par la Société Anonyme des Caves). L’explication d’un tel développement se trouve en partie dans l’évolution rapide du monde ouvrier rural et de sa capacité à produire car, entre-temps, le peuple a pris la parole. En juin 1848, il y a eu une deuxième révolution contre la pauvreté. Celle qu’on a appelée le « Printemps des peuples » qui a entraîné l’avènement de la IIe République.
Pourquoi mélanger l’histoire de France, le fromage et la peau ? Parce que la transformation radicale de la société a permis un développement prodigieux de la production en 61 ans, de 1789 à 1850 , qui a profité à l’industrie de Roquefort et à la mégisserie de Millau. Ces deux activités sont liées. Pour exploiter le lait de la brebis, il faut sacrifier l’agneau à un mois de sa naissance. Cet agneau de lait pèse entre 10 et 12 kg. Sa peau est parfaite parce que vierge de tous défauts. On n’y trouve même pas les détestables coutelures, car l’animal est dépouillé en manchon, comme un lapin. Le gantier pourra couper dans cette merveilleuse matière trois à quatre gants par peau.
Pour quelle raison évoquer la production de Roquefort en parlant de peaux ? Parce que cela permet d’établir le rapport entre la quantité de fromage et le lait de brebis pour connaître le nombre d’agneaux, puisque, à chaque brebis laitière, correspond une peau d’agneau. Il suffit de savoir qu’une brebis donne par période de lactation, de février à fin juin, une moyenne de 250 litres et que, pour faire un pain de roquefort de 2,700 kg, il faut 12 litres de lait. Ainsi peut-on obtenir le nombre d’agneaux. Voilà un bon exercice pour les amateurs de calcul ! Les chiffres donnés sont exacts. Ils ont été précisés par un professionnel, M. André Parenti, directeur de la société coopérative « Les Bergers du Larzac » située à La Cavalerie. Cette unité de production et de vente propose une gamme de délicieux fromages au lait cru. Elle fonctionne de façon écologique en utilisant le système de méthanisation issue du traitement du lait pour produire sa propre énergie.
Après l’interdiction de 1793, l’usage de la farine dans le tannage mégis fut autorisé à nouveau mais beaucoup de peaux avaient été mégissées à l’alun mélangé à de la cendre de bois. Pour les blanchir, on ajoutait un lait de chaux épaissi avec du jaune d’œuf et de l’urine pourrie. Cette fabrication était de mauvaise qualité. Ce fut dommageable pour la réputation de Millau mais les autres centres de ganterie étaient à la même enseigne, que ce soit à Grenoble, à Saint-Junien près de Limoges ou à Niort dans les Deux-Sèvres. Une exception : Annonay dans l’Ardèche où l’on travaillait uniquement la peau de chevreau tannée à l’alun avec de l’écorce de bouleau pour blanchir et faire ressortir le grain. La peau était assouplie avec de l’huile de spermacéti provenant de la tête du cachalot, appelée aussi « blanc de baleine ».
Voici l’ancien procédé du mégis : les peaux brutes sont mises à tremper, puis lavées à l’eau froide. Elles sont délainées ou dépoilées dans un bain d’eau contenant de la chaux éteinte, et ensuite traitées par un bain tiède en présence d’enzymes provenant de la crotte de chien. Les peaux deviennent alors à l’état de tripe, avant d’entrer dans le bain de tannage ainsi composé : pour 120 peaux d’agneaux (10 douzaines), préparer dans une cuve de 200 l un bain de 50 l d’eau tiède avec 1 kg de sel marin et 10 kg d’alun (les poids étaient comptés en livres, soit 1/2 kg, et mesurés sans être pesés). Mélanger 3 kg de farine et une livre de jaune d’œuf ou 25 œufs sans le blanc (1 jaune = 20 g). Introduire les peaux en tripe, recouvrir d’eau froide. Agiter avec des pales de bois chaque 2 h sauf la nuit. Durée du tannage : 4 à 5 jours. Explications sur les ingrédients : l’alun, tanin minéral, sert à tanner. La farine de froment sert à blanchir à l’aide du gluten qu’elle contient. Le jaune d’œuf sert à assouplir. Afin d’augmenter le pouvoir tannant du mégis, on fixait les bases actives en faisant sécher les peaux au soleil dès que possible. C’est ainsi qu’on voyait alors le quartier de la Grave se décorer par une exposition de peaux blanches posées à même le sol, sur le gravier. Le procédé du mégis a été pratiqué jusqu’en 1940, avant que n’apparaisse, vers 1935, le système moderne du tannage au sulfate de chrome, bien plus avantageux à tous points de vue. La peau en mégis était fragile et peu pratique car elle nécessitait un tannage complémentaire.
Nous allons parler de l’urine pourrie. Il s’agit de l’urine humaine collectée dans les rues de Millau par des « pissotaïres » et auprès des nombreux bistrots de la ville qui livraient directement le précieux liquide aux mégissiers. On laissait pourrir cette collecte, car l’urine fraîche est acide, alors que si elle est conservée dans des récipients tenus dans un endroit chaud, elle entre en putréfaction et se transforme en produit alcalin comme de l’ammoniaque, tandis que l’urée épaissit le liquide et contient une partie tannante. Son usage principal est de préparer les peaux à la teinture. On appelle cette phase de travail « la purge ». Elle se pratiquait, avant la mécanisation, en piétinant les peaux dans ce liquide pourri mélangé à du jaune d’œuf. C’était la spécialité des « purgeurs au pied ».
Le jaune d’œuf contient une matière nourrissante pour la peau, sous forme de lécithine. Le mégissier ne faisait pas une omelette sur les peaux ! Il achetait les jaunes à un marchand qui vendait le blanc pour être desséché et broyé dans une « albuminerie » de Millau commercialisant cette albumine comme épaississant dans la peinture à la chaux laquelle se transformait en plâtre. Il ne restait plus qu’à colorer avec des matières végétales diluées par de l’huile de lin.
Autre matière importante dans le tannage mégis : la crotte de chien. Elle contient les fameuses enzymes « gloutons » utilisées pour déstructurer la fibre de la peau dans une opération qui s’appelle « le confit », destiné à préparer la peau pour le tannage à l’alun. La fourniture de ce confit était livrée directement à l’usine, principalement par les gamins qui couraient après les crottes de chien pour gagner quelques sous. Une grande caisse à claire-voie servait de réserve pour le mégissier. La crotte de chien desséchée avait la particularité de contenir des bactéries très résistantes qui produisaient des ferments au contact de la peau plongée dans l’eau tiède pendant quelques heures. Bien plus tard, sont arrivées sur le marché des enzymes lyophilisées à base d’extrait du pancréas de l’animal. Tout comme la « caillette » fournie par une poche de suc gastrique sur l’estomac du veau, qui servait à la fabrication de présure pour faire cailler le lait.
Pour le jaune d’œuf, la production locale ne suffisait plus. Vers 1850, on a commencé à importer le jaune d’œuf par bidons de 200 kg en provenance de la Chine. Un pays qui dépasse un milliard d’habitants et autant de poules, pondeuses... A 20 g le jaune d’œuf en moyenne, on voit que 200 kg représentent beaucoup d’œufs. Environ 10 000, car le mélange contient à peu près 0,10 % de formol pour la conservation.
En même temps, on vit arriver des peaux de chiens de grande taille. Ces malheureux animaux, frères de nos braves toutous, étaient élevés pour leur viande appréciée des Chinois. Ces peaux étaient tannées à Millau à l’égal des peaux d’agneaux, avec quelques adaptations. Les gants en peau de chien sont fins, solides et confortables.
En conclusion, il ne faut pas oublier que le gant de Millau doit beaucoup au fromage de Roquefort... mais surtout à la race de brebis de Lacaune que l’on trouve sur le Larzac et les causses environnants. Pour exploiter le lait de la mère, on sacrifie l’agneau un mois après sa naissance. Cet agneau de lait, à la chair succulente porte le nom de « regord ». Il fournit la peau la plus fine et la plus belle du monde... De nos jours, parmi les regords, certains sont vendus pour la boucherie chez les Italiens qui s’en régalent. D’autres sont nourris sous la mère jusqu’à 3 à 4 mois. Ils sont dégustés pour leur viande sous le nom d’agneau laiton. La plupart sont élevés jusqu’à un an et plus. Ils mangent l’herbe du Causse. Ils portent le nom de « broutard ». Une partie des femelles est gardée pour remplacer les brebis qui partent à la réforme. Elles sont sacrifiées, ainsi que les broutards, dans les abattoirs de Nîmes. Les peaux brutes sont achetées par les mégissiers d’Italie et d’Espagne. Les ovins français sont réputés : ceux qui viennent des pâturages caussenards pauvres des environs de Millau, mais ceux qui viennent d’ailleurs (des Alpes de Haute-Provence, à Sisteron ; d’Ardèche, à Aubenas, et, sur le causse de Gramat, les élégantes brebis aux oreilles noires du Lot).
Peut-être qu’un jour on pourra à nouveau travailler toutes ces peaux à Millau et relancer l’industrie du gant. Notre rôle, à nous les anciens, est de conserver la mémoire de ce fameux savoir-faire millavois. Alors, peut-être que, dans les nouvelles générations, certains hommes et femmes avec courage et intelligence pourraient tenter l’aventure d’un si beau métier. Il faut rester optimiste.

LA PEAU ET LE GANT SOUS LA Vème RÉPUBLIQUE

En 1966, pour la production gantière on travaille à Millau, trois millions de peaux d’agneaux.

Foire exposition du Rouergue à Rodez, mai 1966. (coll. Deruy)

Foire exposition du Rouergue à Rodez, mai 1966
au centre : Georges Pompidou, Premier ministre du président Charles de Gaulle, visite le stand de Millau ; à sa gauche : Arthur Deruy, président de la Chambre syndicale de mégisserie ; à sa droite : Michel Flandé, président de la Chambre syndicale de ganterie ; à gauche sur la photo : Boscary-Monsservin, député-maire de Rodez.
en arrière-plan : Olivier Guichard, ministre de l’Aménagement du Territoire ; à droite sur la photo : Georges Deruy, jeune teinturier... Le maître-gantier en démonstration est un certain Léonard de Millau.
(collection Deruy)

Georges Deruy


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