Noël à l’atelier Claude Peyrot A l’occasion de...
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Noël à l’atelier Claude Peyrot
A l’occasion de Noël 2013, l’atelier Claude Peyrot de la Société d’Etudes Millavoises, présente un poème d’Antoine Villiers, félibre rouergat du XIXe siècle (1834-1900). Il naquit à Saint-Geniez-d’Olt en 1834 où il exerça le métier de facteur rural. Une plaque sur sa maison natale de la rue Rivié conserve à jamais le souvenir (auquel s’associa Georges Girard), d’un poète de la terre et des humbles, s’exprimant dans leur langue maternelle. Remarqué par Frédéric Mistral qui lui adressa ses félicitations, il reçut la médaille d’argent du Félibrige en 1899, un an avant son décès en 1900.
Son fils, Alfred Villiers, secrétaire de mairie à Saint-Geniez-d’Olt, recopia ses poèmes et en assura la traduction.
A l’ostalon de Nazaret
- A l’ostalon de Nazaret
- La Vièrge Santa tricotava
- E Sant Josèp fustejava.
- Pausent sa varlòpa vegèt
- Lo menut Jèsus tot sociós
- Atentiu a una croseta
- Capusada d’una broqueta
- Semblant la beure de potons.
- Josèp tot susprés vitament,
- La Vièrge s’en es pas trachada,
- Lo rescondèt dins sa braçada
- E lo mainat e l’instrument.
- Gentamenton dessus son banc
- Dolentament lo potoneja
- Puèi sus sa gauta li perleja
- Lo granon caud, caud de son sang.
- Jèsus la volguent eissugar
- Del reverson de sa maneta
- Daissèt escapar la croseta.
- La Vièrge s’espauruguèt.
- Sens dobte lo pressentiment
- Lo reportèt en aquela ora
- Ont tota la natura plora
- Son Mèstre qu’es agonisent.
( Antoine Villiers 1834-1900 )
- A l’ostalon de Nazaret
A la maison de Nazareth
- La Vierge Sainte tricotait
- Et Saint Joseph charpentait.
- Pausant sa varlope il vit
- Le petit Jésus tout soucieux
- Attentif à une croix
- Faite d’une bûche
- Semblant la boire de baisers.
- Joseph, tout surpris vivement,
- La Vierge ne s’en est pas aperçue,
- Bientôt cacha dans ses bras
- Le petit et son instrument.
- Gentiment dessus son banc
- Douloureusement l’embrassant
- Puis sur sa joue lui perlait
- Une larme chaude, chaude de son sang.
- Jésus, voulant l’essuyer,
- Du revers de sa menotte
- Laissa échapper la croix.
- La Vierge s’en effraya.
- Sans doute le pressentiment
- Lui rapporta à cette heure
- Où toute la nature pleure
- Son Maître, qui est agonisant
(Traduit par son fils, Alfred Villiers)
Un ouvrage biographique avec morceaux choisis est paru en 1928 : Antoine Villiers, félibre rouergat, 1834-1900. Essai biographique suivi de morceaux choisis, par Xavier Sannié, paru chez Paris Lavrut, 1928, in-12 broché, 106 pages.
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