Conférence sur le patrimoinde des causses par Françoise Galès

lundi 6 juin 2011
par  Martine Astor

Conférence de Françoise Galès , consacrée au patrimoine caussenard de la commune de Millau

Le 8 décembre 2010, salle Galerie au Créa, à 18 heures, sous l’égide de la Société d’Etudes Millavoises, Françoise Galès, chargée de mission pour l’inventaire du patrimoine, a présenté une conférence sur le thème : Millau, Le patrimoine des Causses

Cette conférence fait suite à la publication de l’ouvrage Millau, le patrimoine des Causses, qui est l’aboutissement d’un travail de longue haleine, l’inventaire du patrimoine de la commune qui est mené en convention avec l’Etat puis la Région, depuis 2002.

1. - LA METHODE

Cet inventaire a pour objectif de recenser, étudier et faire connaître le patrimoine dans toute sa diversité : - de l’église à la petite cuillère, pour paraphraser André Malraux - et sur tout le territoire de la commune, du centre ancien aux causses environnants (à l’époque de Malraux, les inventaires étaient pensés à l’échelle du canton).
Il est mené selon des méthodes élaborées nationalement, définies dans des publications spécialisées et selon des vocabulaires normalisés qui garantissent l’homogénéité des modes d’études et des résultats ainsi que la fiabilité des interrogations des bases de données. Pratiquement, le vocabulaire employé est particulièrement choisi : on n’utilise pas le terme de chapelle pour église ou inversement, de château pour ferme fortifiée. Vous ne trouverez jamais "jasse" dans nos bases de données en appellation principale (ne vous inquiétez pas, on le retrouve dans les autres champs) l’appellation principale devant être comprise de tous, où que l’on soit sur le terrain national.
Au-delà du vocabulaire, l’inventaire est réalisé selon une méthodologie stricte qui passe de l’observation des œuvres in-situ à la recherche en bibliothèque et le cas échéant en archives, afin de livrer une connaissance la plus exhaustive possible.
Décrire oui, mais quoi ?
Nos fiches d’inventaire se divisent en 7 parties :

  • une première consacrée aux références documentaires (nom de l’auteur, date, copyright...), gestion interne ;
  • une deuxième : désignation de l’œuvre, appellation (hôtel, beffroi, palais) ;
  • une troisième : localisation (adresse, réf. cadastrales napoléonienne et actuelle ; géo-référencement, situation exacte avec GPS par ex.) ;
  • une quatrième : historique (date de construction, des remaniements, nom des commanditaires et des architectes...)
  • une cinquième : description, matériaux ;
  • une sixième : protection MH, ZPPAUP...
  • une septième : statut juridique.

Parallèlement, nous enregistons l’ensemble des images sur notre base de données de façon à pouvoir illustrer les notices des œuvres étudiées.
Car ces fiches ont une double vocation :

  • - vocation touristique : en ligne sur le patrimoine de la Région et bientôt de la ville
  • - vocation opérationnelle : sur le Système d’information Géographique de la ville, permettant à la commune de gérer son patrimoine : est-il classé, inscrit, MH, ZPPAUP, etc.

2 - LA PUBLICATION

Cette publication est la troisième consacrée à la commune de Millau et fait suite à Millau au Moyen Age et la tour du beffroi, publiée en 2006 et Millau sous l’Ancien Régime, parue en 2008.
Elle appartient à une nouvelle collection intitulée "patrimoine Midi-Pyrénées" dans laquelle sont déjà parus Cahors, le pont Valentré ou Saint-Antonin-Noble-Val, ville et hameaux. Elle est l’héritière des "Itinéraires du Patrimoine", collection du Ministère de la Culture que nous avions adopté jusque-là mais qui ne donnait pas, selon nous, suffisamment de place aux photographies ce qui pour les paysages caussenards, aurait été préjudiciable.
Comme précédemment, j’ai souhaité collaborer avec d’autres chercheurs, afin d’élargir notre champ d’investigation : c’est ainsi que j’ai été amenée à demander sa contribution à Christophe Saint-Pierre qui mène l’opération des fouilles à la Granède depuis plusieurs années (et qui donne un éclairage spécifique sur ce site occupé à une période peu documentée qu’est le haut Moyen Age / le tout début du Moyen Age ) à Katia Fersing, qui s’intéresse plus spécialement aux contes et légendes de la région - et qui révèle une appréhension et une compréhension du monde - rural - que nous sommes en train de perdre, ainsi qu’à deux photographes, Benoît Tomczak qui a réalisé un superbe reportage sur le viaduc (qui avait été présenté au musée de Millau, dont une seule photo est présentée) et Pierre Plattier, qui avait déjà réalisé les images de l’ouvrage consacré à l’Ancien Régime.

3 - LES CARACTÉRISTIQUES DU BÂTI SUR LES CAUSSES

Les ouvrages précédents étaient thématiques, consacrés au Moyen Age et à l’Ancien Régime. Celui-ci concerne les Causses, sur la longue période, de la préhistoire (la néolithisation) au tout début du 20ème siècle - jusqu’à la guerre de 1914-1918.
Ce qui m’a frappée en travaillant sur ce sujet, c’est l’inventivité des hommes, à toutes ces périodes, qui ont su s’adapter à la rudesse du territoire - hostile - pour y vivre - survivre parfois -, développer l’agriculture et l’élevage.
Ainsi, avec le calcaire qui est un matériau ingrat, difficile à tailler, ils ont su créer une architecture adaptée aux rudesses du climat, attachante, car on sait qu’elle est pensée pour protéger les hommes et les animaux. Mais pas seulement, car vous le savez, ils ont aussi construit des édifices religieux ou militaires dont nous conservons des témoins à Pépissou, au Monna, à la Blaquière ou encore sur les pentes du pic d’Andan pour ce qui concerne l’architecture militaire, ou, pour l’architecture religieuse, à Saint-Martin-de-Mauriac, Notre-Dame-de-la-Salvage ou encore Saint-Pierre-de-Brocuéjouls.

Après ce préambule, a suivi un très riche diaporama minutieusement commenté portant sur :

  • Les matériaux de construction  :
  • calcaire, tuff.
  • L’organisation du bâti  :
  • architecture militaire (Pépissou, Le Monna, Les Baumes, La Blaquière, Pic d’Andan)
  • architecture religieuse (Saint-Martin-de-Mauriac, Saint-Pierre-de-Brocuéjouls, église romane de Saint-Germain, Saint-Martin-du-Larzac , la chapelle de La Blaquière).
  • architecture rurale (fermes isolées, hameaux, villages)

Françoise Galès concluait sa conférence en incitant chacun à se rendre sur place pour apprécier de visu notre riche patrimoine caussenard.


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