Diaporama Maurice Labbé : Des pubs pour mémoire

Compte rendu du diaporama-conférence de Maurice Labbé
vendredi 6 mai 2011
par  Martine Astor

Sous l’égide de la Société d’Etudes Millavoises, le vendredi 29 avril, au CREA, conférence de Maurice Labbé

Maurice Labbé lors de sa conférence

Des pubs pour mémoire

Affiches ganterie (coll. Maurice Labbé)

Interroger la mémoire des anciens gantiers et mégissiers de Millau et de ses environs, c’est le but que poursuit l’atelier « le peuple des Gantiers et Mégissiers de Millau » de la Société d’Etudes Millavoises. Pour ce faire, M. Maurice Labbé a animé un diaporama-causerie ayant pour thème la publicité des gants et peau depuis la grande époque de la ganterie jusqu’à son crépuscule.
Pour ce faire, il a extrait une centaine de documents de l’important ouvrage qu’il prépare sur les familles des grands et petits patrons gantiers. Convoqués par ordre alphabétique, les Gants Boussaguet voisinent avec Buscarlet ; Calvi avec Cammas et Canat ; les Gants Delon, Durand et Estret avec les Gants Denis-Fabre et Falgayrette ; et les grands noms de Guibert et de Jonquet y voisinent avec des petits patrons gantiers aux effectifs très modestes sinon familiaux.
Des questions ont été posées par des membres de l’assistance qui ne connaissaient pas le gant : l’une d’entre elles exprime la surprise de voir laver de la peau (le Gant Kislav de la maison Buscarlet). De fait une publicité montrait une gente dame tremper sans arrière pensée ses gants dans un grand récipient d’eau. Des membres de l’assistance expliquèrent que ce cuir était traité et qu’il n’y avait aucun risque. Aussi la maison Vaissac & Richard n’hésitera pas à mettre ses gants sous le pouvoir de Neptune : « Neptune roi des eaux et aussi celui des gants lavables ».
Mais soit qu’il découvre, soit qu’il renoue avec le passé, le public a témoigné d’un grand intérêt pour ce diaporama dévoilant un immense passé souvent insoupçonné.
Les publicités se succédant, amusèrent parfois l’assistance réagissant aux crocs des chien mis souvent à contribution pour mettre à l’épreuve la solidité de la peau, à la souplesse des serpents évocatrice de celle du gant, à la force du Bison des « Gants Bison, il les enfonce tous » et à la chouette d’un blason qui n’est là que pour évoquer de « chouettes gants ».
Certaines sont très belles : les publicités des Gants Perrin mirent à contribution des peintres de talent. D’autres sont fort ingénieuses : ainsi celle des Gants Galtier qui montent vers la renommée sur fond de pics alpins, ou les Gants Lauret qui s’imposent au monde sur fond de globe terrestre.
On a vu des cartes postales (Gants Guibert), des cartes de nuances (Louis Plagnes), des boîtes à gant, des en-têtes de lettres. On a vu surgir tout un monde qui n’existe plus pour nous que par ces témoignages surannés.
On a touché là à la mémoire collective de la communauté du « peuple des Gantiers et des Mégissiers ». Et on a touché ici et là, et encore ici et encore là, à des souvenirs de famille. Et quand on dit « famille » c’est au sens propre et au sens figuré. Et ces souvenirs-là, ce n’est pas dans une salle de conférence que l’on en parle, on n’en fait pas la publicité. Ces souvenirs-là… soit que cela se culbute, soit que c’est très fort, mais cela ne sort pas facilement. Il faut les partager, il faut en faire part.
La Société d’Etudes Millavoise se donnera pour but de rechercher ces témoignages chez les personnes connues de ses membres et qui accepteront de le faire. Elle vous donne aussi rendez-vous le 26 mai à 17 heures au CREA, lors de son assemblée plénière mensuelle. Certains d’entre vous pourrons nous dire, par exemple, ce qu’ils pensent du travail du doeskin dont certaines publicités ont vanté la production.


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