Article communiqué par Bernard Maury : il y a cent ans, le Général de Castelnau

jeudi 18 septembre 2014
par  Martine Astor

IL Y A CENT ANS..{{}}.

Dès le début de la guerre, les 20 août et 7 septembre, le général de Castelnau perdait deux de ses fils,
sur les six mobilisés.

La Première Guerre Mondiale débute en août 1914 par « la bataille des frontières » sur le front ouest. Le général de Castelnau commande la 2ème armée française positionnée en Lorraine. Le 14 août, il reçoit la mission d’attaquer en direction de Morhange et de Dieuze. Après avoir progressé d’une vingtaine de kilomètres, le 20 août les français subissent de lourdes pertes. Face à la contre-attaque allemande, le général de Castelnau ordonne à ses troupes de se désengager pour défendre Nancy.
Dans l’après-midi, le 4ème Bataillon de Chasseurs à Pied, dans lequel sert le sous-lieutenant Xavier de Castelnau, se retire du champ de bataille de Morhange. Etant le seul officier de sa compagnie encore en vie, le fils du général en prend le commandement pour couvrir le repli du Bataillon. Après avoir tenu tête aux allemands pendant cinq heures, le « saint-cyrien » est tué à Pévange au moment où il venait de contraindre l’ennemi à reculer par une vigoureuse contre-attaque.

C’est dans la soirée du 20, que le chef de bataillon Jacquand, un officier de l’Etat - Major de la 2ème armée apprend que le fils du général a été tué. Il ne dit rien au général afin de lui laisser prendre en toute sérénité les décisions qui s’imposent. Dans la nuit du 20, le général de Castelnau prend les mesures nécessaires pour rétablir son armée derrière la Meurthe. Son subordonné ne lui apprend la terrible nouvelle que le 21 au soir, lorsqu’il a fini de donner ses ordres principaux.
Contrairement à la légende, le général n’a jamais prononcé le fameux « Continuons Messieurs ». Mais un capitaine de l’Etat - Major qui était allé chercher Jean de Castelnau, Lieutenant au 8ème Régiment d’Artillerie, pour l’amener près de son père, témoigne : « Le général Edouard de Castelnau doublement frappé par son échec et la mort de son fils a été admirable : la grandeur d’âme personnifiée ».
Du 25 au 28 août se déroule la bataille de la Trouée des Charmes remportée par de Castelnau. Son fils Louis est près de lui alors que ses fils Jean et Michel, Sous - Lieutenant au 333ème Régiment d’Infanterie, participent à la bataille. Ce dernier est blessé le 26 août près de Remenoville et est porté disparu. Recherché par son frère Louis, il n’est pas retrouvé. Le général apprendra plus tard que son fils Michel a été capturé par les allemands.
Voulant s’emparer de Nancy, l’ennemi reprend l’offensive le 4 septembre en attaquant les défenses du Grand - Couronné tenues par les corps d’armée du général de Castelnau. Attaques et contre-attaques se succèdent jusqu’au 11 septembre. Dans la nuit du 11 au 12, face à la forte résistance des français, les allemands décrochent sur tout le front du Grand - Couronné.

Mais le lendemain de sa victoire, dans la soirée du 13, le « sauveur de Nancy » apprend par Louis qu’un autre des ses fils a été tué en Champagne. Il s’agit du fils ainé, Gérald, le « réserviste ».

Lieutenant au 7ème Régiment d’Infanterie, il participe aux combats des fermes de la Certine et des Grandes-Perthes, près de Vitry le François, lors de la bataille de la Marne. Le 7 septembre à 10 heures 50, un obus allemand percute un arbre près du Colonel, commandant le régiment. Un gros éclat arrache un bras de Gérald de Castelnau qui se trouvait à proximité.
Transporté à la ferme des Grandes-Perthes, le Lieutenant meurt peu après.
Il convient de rappeler qu’un an plus tard, le malheur va s’abattre à nouveau sur la famille de Castelnau.

Agé de 20 ans, le « polytechnicien », Hugues de Castelnau, lieutenant au 8ème Régiment d’Artillerie de Campagne, est tué le 1er octobre 1915, lors des combats du Bois de Givenchy pendant l’offensive en Artois (le village de Givenchy a été complètement détruit dès 1914). Le général de Castelnau en a été informé le 2 octobre. Terrassé le restant de la journée, il referme sa douleur pour reprendre ses activités dès le lendemain.

A Saint-Côme-d’Olt, une plaque commémorative rappelle le souvenir du général Edouard de Curières de Castelnau, de ses deux frères, de leurs fils et petits-fils.

Bernard MAURY
Président du Comité d’Entente des Associations d’Anciens Combattants et Assimilées.


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